Le Kasaï-Central connaît une nouvelle escalade de tensions suite au récent verdict de la cour militaire de l’ex Kasaï-Occidental, qui a condamné trois présumés responsables des crimes graves liés au mouvement Kamuina Nsapu.
Cette décision judiciaire a engendré des répercussions indésirables entre les communautés villages Bakua Buisha et Bakua Lula, exacerbé par le cas de Sumbu, le chef de Bakua Buisha, reconnu coupable par les victimes de Bakua Lula.
La cour militaire a, dans un jugement souvent acclamé par certains et controversé par d’autres, statué sur le sort des personnes accusées de crimes de guerre.
Les condamnations, bien que perçues comme un pas vers la justice, semblent avoir creusé un fossé supplémentaire entre deux communautés déjà vulnérables, alimentant une culture de méfiance et d’incompréhension.
D’après l’Association nationale des victimes du Congo (ANVC), des tensions croissantes ont éclaté entre Bakua Buisha et Bakua Lula, dans le groupement de Sha Tshikumba, territoire de Kazumba, alimentées par des accusations mutuelles et des récriminations liées aux faits de violence qui ont marqué le conflit manquant de résolution.
Cette friction a été exacerbée par le jugement rendu sur le chef coutumier Sumbu, dont la condamnation a été perçue par certains comme une forme de représailles, incitant des hostilités entre les villages. L’ANVC signale ainsi des discours de haine et des appels à la violence, qui risquent de perturber la fragile paix post-conflit dans cette zone déjà en reconstruction.
Des villages entiers étant pris entre des cycles de violence ancestraux et des revendications de justice, la situation devient de plus en plus préoccupante.
Les habitants de Bakua Lula expriment un sentiment d’injustice du fait de ce qu’ils considèrent comme une réponse insuffisante aux violences qu’ils ont endurées, tandis que ceux de Bakua Buisha se sentent stigmatisés et vulnérables suite à la condamnation de leur chef.
En réponse à cette situation explosive, l’ANVC a appelé publiquement le gouvernement congolais à intervenir de manière urgente et significative pour restaurer le dialogue entre les deux communautés et veiller à l’instauration d’un environnement pacifique.
L’ANVC souligne que des mesures proactives, telles que l’organisation de forums de dialogue communautaire et l’engagement d’un dialogue inclusif avec toutes les parties prenantes, sont essentielles afin de désamorcer les tensions et prévenir des escalades de violence supplémentaires.
La requête de l’ANVC pour une médiation gouvernementale est imminente, alors que les incidents de violence se multiplient et que la présence de forces de sécurité reste encore insuffisante pour maintenir l’ordre et assurer la protection des civils.
Les leaders communautaires de Bakua Lula et Bakua Buisha sont encouragés à privilégier la voie du dialogue, bien que la suspicion et l’animosité persistent.
D. Ng. à Kananga ✍️