Dans une adresse à sa base de la Funa, Henriette Wamu promet de continuer son combat qu’elle mène depuis 2006

On la croyait enterrée, après l’arrêt définitif de la Cour constitutionnelle. C’est très mal connaître la députée nationale honoraire Henriette Wamu Ataminia qui surgit à travers une missive adressée à sa base «indétrônable » de la circonscription kinoise de la Funa, annonçant une «tournée de réconfort » dans les prochains jours. 

Aucun mot dur à l’égard de la Cour constitutionnelle dont certains juges ont été entendus au Conseil national de sécurité (CNS) notamment au sujet des spéculations indignes dans le traitement des dossiers de recours. Aucune allusion directe à ses détracteurs, notamment ceux qui l’ont vilipendé pour exister. 

Reste qu’elle met en garde ceux-là qui sont arrivés en politique par accident, pour le ventre, parachutés par des parrains et qui s’hasardent à caricaturer sa personne. «Plus rien ne sera comme avant. J’ai assez toléré », prévient-elle. Fille d’un diplomate de carrière et diplômée en sciences commerciales et financières en Belgique, Wamu est restée femme d’Etat, femme au grand cœur, qui sait encaisser, considérant que la politique est un terrain violent. 

Ci-dessous, l’intégralité de la correspondance.

A MA BASE DE LA FUNA

Fini le mois de mars consacré à la promotion de la femme, je reviens vers vous en ce mois d’avril pour vous exprimer, vous ma base indétrônable de la Funa, mes vifs remerciements pour votre soutien exprimé lors des élections législatives de 2023. J’ai pris en considération vos encouragements manifestés après la proclamation de notre «défaite ». 

Ni la Commission électorale nationale et indépendante (CENI) en dépit de vos voix confirmées dans les procès-verbaux, ni la Cour constitutionnelle auprès de qui je comptais pour rétablir la justice face aux égarements planifiés au niveau de CENI n’a voulu valider votre choix sur ma personne pour des raisons que j’ignore. Et comme l’a si clairement souligné le Chef de l’Etat, je suis autant déçue par notre justice avec cette façon de traiter les dossiers de la Nation.

Républicaine, je ne peux que m’incliner et continuer ce combat que je mène depuis 2006 avec la même détermination, espérant que demain sera meilleur et votre défenseuse que je suis continuera à répondre favorablement à vos sollicitations. 

Comme vous le savez, je suis une femme de combat et de terrain. Je viendrai vous saluer, partager avec vous. Parce que vous êtes ce qui est le plus cher à mes yeux. Nous cheminons ensemble depuis 2006, ma première législature obtenue grâce à vous, et continuerons à travailler ensemble pour le bien de notre communauté. 

C’est un engagement irréversible. En 2006, vos voix avaient fait de moi toute une autre créature. Députée nationale pour la première fois, je ne m’appartenais plus. Très combattue, le Bon Dieu que je sers avait confondu mes détracteurs en 2011 puis en 2019. Je n’ai jamais triché, je n’ai jamais trahi mes convictions et mes valeurs chrétiennes pour être durant trois mandats successifs votre représentante valable à l’Assemblee nationale. 

Maître des temps et des circonstances, Dieu sait pertinemment bien pourquoi a-t-il permis que je sois mise à l’écart en 2024. Il ne m’appartient pas de spéculer. Je sais seulement qu’il a un plan pour moi, un plan pour vous, un plan pour ma communion avec vous ma base. Ce qui s’est passé est la preuve que l’on ne jette des pierres que sur une mangue mure. Vous m’avez aussi exprimé votre indignation face à des inepties, des campagnes calomnieuses montées pour nuire à mon image. 

Je vous comprend et vous promet que désormais plus rien ne sera comme avant. J’ai assez toléré. Coqueluche  de la Funa, je le suis à travers mes actions et le resterai aussi longtemps que nous continueront à communier . Ce que nous avons accompli ensemble, des liens solides que nous avons tissés au fil des années de mes mandatures, rien ne pourra les anéantir. 

Parce que je vous aime d’un amour propre et véritable, vous ayant côtoyé jusque dans vos réalités sociales les plus douloureuses, je sais combien vos vies ont réellement besoin d’hommes de cœur et honnêtes dans les institutions de gestion, de vrais leaders visionnaires à la tête des organes centraux du pays pour que cessent enfin des inégalités, des injustices, comme celles que nous venons de subir et qui n’avancent pas notre Nation. Nous ne méritons pas cela. C’est bien dommage mais sachez aussi que c’est aussi la face cachée de la politique, un terrain violent notamment pour la femme congolaise. C’est mon combat.

Assurez-vous que je l’ai fait comme il se devait durant ces trois mandats. Comptez sur moi que je continuerai à le faire avec vous. J’ai été avec vous dans des hôpitaux apporter l’aide nécessaire aux compatriotes dans le besoin ; J’ai été avec vous dans des maternités de la circonscription où naissaient nos bébés pour les accueillir en bonne bantoue et rendre heureuses leurs mamans; J’ai été avec vous dans la réhabilitation des écoles en délabrement total, des ponts de désenclavement de certains quartiers et beaucoup d’autres initiatives menées avec l’appui financier de nos traditionnels partenaires de l’Eglise de Jésus-Christ  des saints des derniers jours. 

Nous étions même partie au-delà de notre champ d’action, le Nord-Kivu, soutenir nos compatriotes de Goma en détresse avec nos maigres moyens. Je continuerai à aimer le Congo et à travailler pour son rayonnement. Que n’avons-nous pas fait dans le sens d’accompagner la politique sociale du Chef de l’Etat qui ne cesse depuis son arrivée au pouvoir de marquer nos esprits ? Dieu aidant, l’avènement d’une première femme congolaise Première ministre est un signal fort dans le processus de réhabilitation de la conscience congolaise.

Cette missive, je vous l’adresse justement pour vous rappeler mon engagement et vous annoncer mon programme de vous revoir bientôt dans le cadre d’un carnaval d’inspection de nos ouvrages et peut-être aussi recueillir vos doléances en vue de nous mobiliser pour d’autres actions.

Que vive La Funa.

Je vous salue.

Henriette Wamu Ataminia,

Députée honoraire

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