Depuis une semaine, nous assistons à un spectacle « spectaculaire » mais trompeur : le dollar américain est passé de 2900 à 2400 francs congolais, voire 2100 selon les coins. Le nouveau gouverneur de la Banque Centrale André Wameso que j’ai suivi ici et là, présente cette performance comme le fruit de son génie. Il résume sa stratégie à deux mesures clés : l’injection de 50 millions de dollars et une baisse du taux directeur.
Mais si c’était si simple, pourquoi son prédecesseur Madame Kabedi Malangu ne l’avait pas fait d’autant plus que (je suppose) que Wameso travaille avec une grande partie des experts qui ont travaillé avec l’ancienne gouverneure ?
Les 50 millions de dollars injectés représentent notre épargne collective. Les utiliser pour manipuler le taux de change ressemble à vendre les meubles de la maison pour acheter la provision du mois.
La question cruciale est celle de savoir : que se passera-t-il quand il n’y aura plus de meuble à vendre ?
Baisser le taux directeur pour rendre le franc congolais fort est un paradoxe. Cette baisse signifie que Wameso rend l’argent moins cher à un moment où notre économie doit plutôt lutter contre l’inflation.
Pendant ce temps, cette prétendue « victoire » monétaire fera des victimes collatérales : nos exportateurs, déjà fragiles, verront leur compétitivité s’éroder davantage. Un franc congolais artificiellement fort rend nos produits locaux plus chers sur les marchés internationaux, affaiblissant un peu plus notre tissu économique.
Le véritable mensonge de cette opération réside dans ce qu’il cache. Pendant que nous célébrons des chiffres sur différents tableaux, nous ignorons les causes structurelles de notre faiblesse monétaire :
1. Notre dépendance aux importations, qui crée une demande constante de dollars ;
2. Les fuites de capitaux qui saignent notre économie ;
3. L’absence d’industries diversifiées génératrices de devises;
4. L’insécurité qui décourage les investissements à long terme.
Ces problèmes-là ne se résolvent pas par des injections ponctuelles de devises ou des manipulations techniques des taux d’intérêt. Ils exigent des réformes, une gouvernance transparente et une vision à long terme – tout ce qui manque cruellement à l’approche actuelle.
Monsieur le Gouverneur,
1. Combien de nos réserves comptez-vous sacrifier pour ce succès éphémère ? Tous les 7 Milliards ?
2. Quel plan avez-vous lorsque les dollars viendront à manquer ?
3. Comment comptez-vous lutter contre l’inflation qui finira par s’accélérer ?
4. Quelles mesures concrètes pour s’attaquer aux causes profondes de notre faiblesse monétaire ?
Nous méritons mieux que cette courte joie. Nous méritons une politique économique qui construise plutôt qu’elle ne consume, qui soigne les causes plutôt qu’elle ne masque les symptômes. La véritable force de notre monnaie doit se mesure à la vigueur de notre économie et non pas à un taux de change artificiel.
Seth Kikuni












2 réponses
Mr. Seth, cette matière si et très compliquée et complexe n’est au niveau de ton idiotie. La théorie monétaire ne s’explique pas et ni ne s’annonce dans ta langue maternelle et encore moins en lingala. Ton exemple comparatif et illustratif est idiotique. La ou il y a des eminences grises, les grosses mouches des toilettes n’y volent pas tout au tour. Il fallait se taire.
L’analyse est celle d’un économiste critique qui privilégie la stabilité économique à long terme et la résilience structurelle sur la performance monétaire de façade. Elle s’aligne sur les principes macroéconomiques qui soutiennent que la force d’une monnaie doit être le reflet de la vigueur et de la productivité de l’économie nationale, et non le résultat de manipulations techniques ou d’interventions coûteuses sur le marché. Elle met en lumière un débat crucial pour la RDC : doit-on choisir une solution de facilité à court terme pour apaiser le marché ou engager les réformes difficiles mais nécessaires pour une prospérité durable ?