Nord-Kivu : plusieurs cas de décès signalés à la prison centrale de Butembo

La situation reste préoccupante à la prison centrale de Butembo, dite Kakwangura, où plusieurs cas de décès de détenus ont été enregistrés ces derniers jours.

Selon Aimé Mukanda Mbusa, un nouveau décès est survenu ce lundi 3 novembre aux environs de 13 h 40, relançant le débat sur les conditions de détention dans cette maison carcérale surpeuplée.

D’après un témoin cité sur place, un détenu malade a été transporté d’urgence par un co-détenu vers l’infirmerie pénitentiaire de Kakwangura. Malgré une intervention rapide du personnel médical, l’homme a succombé quelques minutes après son admission.

« J’ai moi-même informé le directeur de la prison et son adjoint militaire. Malheureusement, vingt minutes après les premiers soins, le détenu est décédé », rapporte le témoin.

Ce décès intervient seulement trois jours après un autre cas similaire enregistré dans le même établissement.

Le corps de ce détenu repose encore à la morgue de l’hôpital FEPSI, tandis que deux autres corps de prisonniers décédés précédemment se trouvent toujours à la morgue de l’hôpital de Kitatumba. Deux autres dépouilles avaient été inhumées la semaine dernière par la mairie de Butembo, après avoir passé plusieurs semaines sans sépulture.

Face à cette série de décès, Aimé Mukanda Mbusa, notable et défenseur des droits humains basé dans la province du Nord-Kivu, appelle les autorités compétentes à agir de toute urgence.

« Nous demandons le désengorgement de la prison centrale de Butembo et celle de Beni, ainsi qu’une amélioration urgente des conditions de vie des détenus. Les personnes incarcérées pour des faits bénins devraient être libérées. »

Le militant des droits humains dénonce également les arrestations arbitraires opérées par certains éléments des groupes d’autodéfense dits Wazalendo, qu’il accuse d’incarcérer illégalement des civils.

« Cette pratique doit cesser. Plusieurs personnes sont victimes de ces arrestations sans base légale », a-t-il ajouté.

La prison centrale de Kakwangura, construite pour accueillir moins de 400 détenus, en hébergerait aujourd’hui plus du double, selon plusieurs sources locales. Ce surpeuplement, combiné au manque de soins médicaux adéquats et à la mauvaise alimentation, est régulièrement cité parmi les causes principales des décès récurrents dans cette maison carcérale.

Les organisations de défense des droits humains demandent une enquête indépendante et des mesures structurelles pour éviter que ces drames ne se reproduisent.

Moïse Excel, Goma

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