La marche des opposants contre la révision de la Constitution étouffée par la police le jeudi 14 novembre à Kinshasa suscite des réactions de part et d’autre.
« Delly Sessanga été interpellé comme un vulgaire malfrat avec d’autres manifestants”, dénonce l’ONG la Voix de sans Voix (VSV).
Dans un communiqué, cette structure de défense des droits de l’homme désapprouve également le fait que l’opposant « a été brutalisé et traité sans considération par des éléments de la Police Nationale Congolaise ».
« Point n’est besoin de rappeler que les interpellations intempestives des manifestants pacifiques constatées ci et là ne font que ternir l’image de la RDC alors qu’elle venait d’être élue membre du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies », dit la VSV.
Denis Mukwege se dit « profondément choqué par l’interpellation brutale de Delly Sessanga à l’occasion d’une manifestation contre le changement de notre Constitution ».
« Nous lui exprimons toute notre solidarité. Rappelons que la Constitution de la RDC de 2006 est le fruit d’un référendum populaire qui a été l’acte fondateur de l’avènement de la démocratie en RDC », affirme le Prix Nobel de la paix.
Pour lui, « cette démocratie est aujourd’hui chancelante et menacée par un régime en pleine dérive autoritaire méprisant les libertés fondamentales garanties par ce contrat social et par les conventions internationales relatives aux droits humains auxquelles notre pays a librement souscrit ».
« Les Congolais ont soif de liberté, de démocratie et de paix et n’accepteront pas un nouveau déni démocratique et des droits humains alors que le peuple survit dans la misère et que la Nation fait face à une menace existentielle et à une guerre d’agression et d’occupation », a-t-il constaté avant d’affirmer : « Ne touchez pas à notre Constitution ! ».
Pour sa part, Martin Fayulu condamne avec la plus grande fermeté l’interpellation brutale de Delly Sesanga, Aena Tokwaulu et d’autres patriotes qui ont manifesté pacifiquement ce jeudi 14 novembre contre le changement de la Constitution.
« Les violences et les abus auxquels ils ont été soumis sont inacceptables et indignes d’un État de droit », a dit l’opposant.
« J’en appelle au Pasteur Roland Dalo pour rappeler à Félix Tshisekedi que l’orgueil et l’arrogance mènent inévitablement à la chute. Il accomplit actuellement son second et dernier mandat frauduleux. Cela suffit ! Qu’il cesse de jouer avec le feu, car d’autres, en Afrique, en ont payé le prix fort », a martelé le président de l’Ecidé.
Rachidi MABANDU ✍️