Depuis l’ouverture du procès à charge des membres du M23 et de l’AFC, l’axe Washington (Etats-Unis) et Bruxelles (Union européenne) rouvre la saison des sanctions à l’encontre du leadership congolais. Le 25 juillet 2024 au lendemain de l’ouverture du procès à Kinshasa, le Déplacement d’État américain en charge du Trésor a publié les siennes.
Dans sa déclaration, on y lit : » En conséquence des mesures prises aujourd’hui, tous les biens et intérêts dans les biens des personnes désignées ci-dessus qui se trouvent aux États-Unis ou en possession ou sous le contrôle de personnes des États-Unis sont bloqués et doivent être signalés à l’OFAC.
En outre, toute entité détenue, directement ou indirectement, individuellement ou collectivement, à 50 % ou plus par une ou plusieurs personnes bloquées est également bloquée. Sauf autorisation générale ou spécifique délivrée par l’OFAC, ou exemption, les règlements de l’OFAC interdisent généralement toutes les transactions effectuées par des personnes des États-Unis, ou aux États-Unis (ou en transit par les États-Unis) qui concernent des biens ou des intérêts dans des biens de personnes faisant l’objet d’une désignation ou bloquées à un autre titre. L’Union européenne a annoncé ses sanctions le 26 juillet dernier.
CORNEILLE NAANGA EST FRAPPÉ POUR LA DEUXIÈME FOIS EN 5 ANS
Ces sanctions (nous) rappellent celles de 2016 ayant visé les proches de Joseph Kabila : Kalev Mutond, Général Ilunga Kampete, Général Gabriel Amisi, Général Célestin Kanyama, Général John Numbi, Evariste Boshab, Emmanuel Shadary Ramazani et Lambert Mende. Elle leur a reproché les violations des droits de l’homme et la perturbation du processus électoral.
En 2022 et 2023, l’Union européenne a sanctionné également Justin Bitakwira pour propos xénophobes à l’égard de la communauté rwandophone tutsi !
En 2019, en compagnie de Norbert Basengezi et Marcellin Mukolo Basengezi dans le cadre de la gestion du processus électoral de 2018, Corneille Naanga avait été sanctionné pour une première fois.
La dépêche de la Voix de l’Amérique de 2019 mérite reprise de cet extrait : « Washington est ‘aux côtés du peuple congolais qui s’est rendu aux urnes le 30 décembre, mais reste préoccupé par un processus électoral défaillant dans lequel, après l’élection présidentielle, la CENI a continué à entraver le processus démocratique et n’a pas réussi à faire en sorte que le vote reflète la volonté du peuple congolais’, a déclaré l’officiel américain » !
Ainsi, Corneille Naanga est frappé pour la deuxième fois.
ON ASSISTE A UNE DISCRIMINATION NOTOIRE
Il se fait que la décision du 25 juillet 2024 pourrait plutôt servir sa cause dans l’opinion congolaise toutes tendances confondues.
En effet, à partir du moment où les Américains et les Européens enjoignent Paul Kagame à retirer ses troupes du territoire congolais, et en plus des troupes non invitées par les autorités congolaises, c’est qu’il y a « reconnaissance d’une agression avérée », agression conforme aux critères définis dans la Charte de l’ONU.
Partant, il n’y a pas que les injonctions à donner et les condamnations à prononcer. Il y a surtout des sanctions à appliquer. Celles prévues dans tous les instruments juridiques et judiciaires du Droit international. De sorte que, concomitamment avec les sanctions prises à l’endroit de Corneille Naanga et des siens, la logique cartésienne contraigne tous les États du monde qui indexent la présence des troupes rwandaises en RDC de passer à l’étape des « sanctions ».
Or, on assiste à une discrimination notoire : Washington et Bruxelles épargnent Paul Kagame comme pour l’encourager à poursuivre la sale besogne en RDC en même temps que Corneille Naanga – passant pour » bénéficiaire » du soutien rwandais – est mis, lui, sous sanctions et pressions !
Ressuscité, Descartes réclamerait son retour outre-tombe car il ne comprendra rien à ce nouveau narratif occidental, alias double standard.
Le drame est que le simple effet d’annonce des sanctions à l’égard de Corneille Naanga et Consorts est accueillie comme une victoire diplomatique dans certains milieux Usn-Udps.
Pourtant, à bien réfléchir, ça semble plutôt à un stratagème de l’endurcir qu’à une façon de le punir. Ils n’ont pas le temps de réaliser que les officiels congolais sous sanctions américaines et européennes savent trouver du « bacon » et du « bordelais » sans vivre à Chicago ou à Marseille !
Omer Nsongo die Lema
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