Katanga pillé, la République trahie, le silence du pouvoir et le devoir de refondation nationale [Tribune de Moussa Kalema]

Alors qu’un collectif d’ONG anticorruption porte devant la justice belge le scandale du pillage systématique du Katanga, le Congo s’enfonce dans un silence d’État inquiétant. Derrière cette affaire tentaculaire, qui met en cause la famille présidentielle et certaines institutions financières, se cache le symptôme d’un pays livré à la prédation et à l’impunité. 

Face à la honte internationale et à la faillite morale du pouvoir, Moussa Kalema Sangolo-Zaku appelle, à travers sa tribune dont l’intégralité est à découvrir ci-dessous, à un sursaut national : refonder l’État ou périr dans la trahison républicaine.

TRIBUNE D’OPINION : KATANGA PILLÉE, RÉPUBLIQUE TRAHIE, LE SILENCE DU POUVOIR ET LE DEVOIR DE REFONDATION NATIONALE

Par Moussa Kalema Sangolo-Zaku, Président national du Parti des Vertus Républicaines (PVR)

Introduction

Le scandale du pillage du Katanga, désormais porté devant la justice belge par un collectif d’ONG anticorruption, ne relève plus du soupçon : il consacre la faillite morale, institutionnelle et politique d’un État abandonné à la prédation.

L’affaire du siècle, qui éclabousse la famille présidentielle et certaines institutions bancaires, révèle, au-delà de la corruption, la mort programmée du contrôle républicain.

Le silence du pouvoir et l’inaction des contre-pouvoirs condamnent notre République à la honte et appellent à un sursaut national.

I. Le silence coupable du pouvoir exécutif

Le Président de la République, garant de la Constitution et symbole de l’unité nationale, ne peut se taire lorsque la Nation tout entière est humiliée à l’étranger.

L’accusation d’un pillage systématique des ressources du Katanga, au profit d’un réseau familial et bancaire, exigeait une réaction immédiate : enquête d’État, audit public, discours de vérité.

Au lieu de cela, le pays assiste à une fuite en avant, où le pouvoir se mure dans le mutisme et l’arrogance.

Ce silence n’est pas prudence ; c’est complicité morale.

En refusant d’éclairer le peuple, le pouvoir se rend co-auteur de la dissimulation.

La présidence, le gouvernement et leurs relais économiques doivent répondre devant la Nation :

qui a signé les contrats ? où vont les milliards du cuivre et du cobalt ? qui blanchit, et pour qui ?

II. Le Parlement, otage du pouvoir et déserteur du contrôle démocratique

La Constitution confère au Parlement un devoir sacré : contrôler l’action du gouvernement (article 100) et veiller à la bonne gestion des ressources publiques (article 138).

Où sont les commissions d’enquête ? Où sont les débats publics sur cette plainte internationale ?

Les députés et sénateurs, élus du peuple, ont trahi leur mandat lorsqu’ils ont préféré la servitude partisane au courage républicain.

Le Parlement congolais doit se ressaisir : instituer sans délai une commission d’enquête sur la gestion des ressources minières et financières depuis 2019, exiger la comparution du gouvernement, convoquer la Rawbank, la BCC et les sociétés d’État concernées.

Ne pas le faire, c’est s’en rendre complice.

III. La justice, la Cour des comptes et l’Inspection des finances face à leur serment

Les magistrats, les auditeurs, les inspecteurs généraux ont prêté serment de servir la loi, non les hommes.

La plainte déposée en Belgique n’est pas un affront à la souveraineté congolaise ; elle est la conséquence directe de l’abdication de la justice congolaise.

La Cour des comptes, la justice financière et l’Inspection générale des finances doivent s’auto-saisir de ces révélations. Chaque dollar disparu du Katanga est un crime économique contre la Nation.

La justice doit redevenir l’épée du peuple, non le bouclier des puissants.

IV. La société civile, les médias et les consciences morales doivent rompre le silence

Les ONG, les syndicats, les confessions religieuses, les journalistes et les intellectuels ont un devoir sacré : dire la vérité au peuple.

L’histoire ne retiendra pas ceux qui ont parlé quand tout allait bien, mais ceux qui ont osé parler quand la peur gouvernait.

Le combat contre le pillage du Katanga doit devenir une campagne nationale pour la vérité et la justice.

La République a besoin de citoyens debout, capables d’exiger des comptes, d’éclairer les zones d’ombre et de défendre les biens communs.

V. L’opposition face à sa propre responsabilité

Nous, forces de l’opposition républicaine, devons aussi nous regarder en face. Nous avons trop souvent dénoncé sans proposer, accusé sans construire.

L’heure n’est plus aux slogans ; elle est à la refondation nationale.

L’affaire du Katanga n’est pas seulement un scandale de corruption : c’est le miroir de notre impuissance collective à rebâtir un État digne.

Nous devons incarner une alternative crédible : vérité, transparence, justice, souveraineté et éthique publique.

C’est le sens du plan d’action politique et du livre blanc que nous rendrons publics : pour que la République se relève et que la dignité du Congo soit restaurée.

Conclusion : Refonder l’État ou périr dans la honte

L’histoire jugera sévèrement cette époque où la trahison nationale se drapait dans le silence du pouvoir. Mais elle se souviendra aussi des femmes et des hommes qui auront refusé l’oubli et relevé la tête.

Le Congo ne peut plus être un gisement de fortune pour quelques familles, mais une terre d’espérance pour tous ses enfants.

Nous appelons à la vérité, à la justice et à la renaissance de l’État congolais.

Car aucune paix, aucun développement, aucune souveraineté n’est possible sur les fondations du mensonge et de la prédation.

Moussa Kalema Sangolo-Zaku

Président national du Parti des Vertus Républicaines (PVR)

Membre du Front Commun pour le Congo (FCC)

Résistant national pour la refondation de l’État

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ne manquez aucune nouvelle importante. Abonnez-vous à notre newsletter.