Est de la RDC : Le gouvernement mène des opérations contre les FDLR, ses propres alliés 

Créées par d’anciens responsables hutu du génocide des Tutsi, les Forces démocratiques de libération du Rwanda sont l’ennemi juré de Kigali, qui a exigé du gouvernement congolais qu’il les neutralise.

Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont mené des opérations dans l’est du pays contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), alliées de circonstance de Kinshasa et ennemies de Kigali, a appris l’Agence France-Presse (AFP), jeudi 26 septembre, de sources locales et internationales.

L’est de la RDC est le théâtre depuis 2021 d’une résurgence du Mouvement du 23 mars (M23), une rébellion soutenue par le Rwanda et qui a conquis de vastes pans de territoire aux dépens de l’armée congolaise, de son côté soutenue jusqu’alors par une nébuleuse de groupes armés, dont les FDLR, créées par d’anciens responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. 

A la fin de juillet, la RDC et le Rwanda ont signé un accord de cessez-le-feu obtenu grâce à une médiation angolaise ; Kigali a exigé du gouvernement congolais qu’il neutralise les FDLR dans le cadre des négociations préliminaires à la signature d’un accord de paix.

Lundi, les FARDC ont mené une opération visant à capturer un commandant des FDLR dans le village de Shovu, à proximité de Sake, dans la province du Nord-Kivu, ont déclaré à l’AFP des sources sécuritaires et locales. C’est la première fois, depuis le début de la résurgence du M23, que les FARDC ciblent les FDLR.

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Jeudi, des unités de l’armée congolaise ont tenté une opération contre des FDLR dans le site de déplacés de Lushagala, situé en périphérie de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. 

Mais les militaires congolais ont finalement attaqué par erreur une position tenue par des miliciens de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain (APCLS), un autre groupe armé pro-Kinshasa, selon des sources sécuritaires et internationales. 

Trois miliciens de l’APCLS ont été tués et une douzaine ont été blessés, a affirmé à l’AFP un commandant du groupe armé sous le couvert de l’anonymat. Trois civils ont également été tués et au moins vingt et un autres ont été blessés lors des combats, selon des sources hospitalières et humanitaires.

Plusieurs groupes armés pro-Kinshasa, réunis sous l’appellation de « wazalendo » (« patriotes », en swahili), sont positionnés aux abords de Goma contre une éventuelle offensive du M23, qui encercle quasi la ville. Ils sont particulièrement présents dans les sites de déplacés situés en périphérie de Goma, où s’entassent des centaines de milliers de personnes qui ont fui le conflit dans l’Est et où ces groupes armés sont accusés de commettre des exactions quotidiennes.

Le Monde avec AFP ✍️

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