Les conseillers communaux à Kananga, au Kasaï-Central ont mis un terme à un sit-in de six jours et six nuits. Un acte symbolique fort voulu pour réclamer leurs droits face à l’indifférence persistante du gouvernement provincial.
Cette mobilisation a eu lieu devant le bâtiment administratif de la province, une initiative qui a mis en lumière les préoccupations croissantes des élus locaux concernant leur statut et les conditions de travail souvent déplorables.
Le sit-in, qui a débuté depuis le 23 octobre, a été organisé après des mois d’expressions de mécontentement et de tentatives infructueuses de dialogue avec les autorités provinciales. Les conseillers communaux ont exprimé leur frustration face à l’absence de réponse efficace du gouvernement, malgré les promesses faites lors des précédentes rencontres.
Leurs revendications portent sur des éléments essentiels, tels que le respect des responsabilités qui leur ont été confiées, l’amélioration de leurs conditions de travail et le paiement régulier de leurs indemnités, qui ont souvent été retardées.
Durant cette période, les conseillers ont campé devant le bâtiment administratif, affrontant le froid nocturne et les aléas climatiques, tout en maintenant une présence pacifique et déterminée.
« Nous avons choisi de rester ici pour être visibles et faire entendre nos voix. Nous sommes les représentants des citoyens, et il est inacceptable que nos cris de détresse soient ignorés », a déclaré l’un des conseillers, Benoît Belanganayi, exprimant ainsi le sentiment partagé par ses collègues.
Malgré leur dévouement, aucun représentant du gouvernement provincial, allant du gouverneur jusqu’au dernier ministre, n’est venu les rencontrer, ce qui a été ressenti comme un profond mépris pour leurs préoccupations.
Cette indifférence a exacerbé le sentiment d’abandon ressenti par ces élus locaux, qui jouent un rôle crucial dans la gouvernance, notamment dans les zones rurales où les enjeux de développement sont tout aussi pressants.
Tout au long du sit-in, des témoignages poignants ont été partagés entre les conseillers, mettant en exergue les défis auxquels ils font face au quotidien. Plusieurs élus ont évoqué les difficultés rencontrées pour mener à bien leurs missions, souvent entravées par des ressources insuffisantes et un manque de soutien institutionnel.
« Nous sommes ici pour le peuple, et nous devons être soutenus pour défendre leurs intérêts », a affirmé une conseillère, soulignant l’importance d’une collaboration constructive entre les élus locaux et le gouvernement provincial.
Le sit-in a attiré l’attention des médias locaux et a suscité un certain élan de solidarité parmi les communautés du Kasaï-Central, des groupes de la société civile appelant à un engagement plus actif du gouvernement pour résoudre cette crise.
Certains citoyens sont venus apporter leur soutien, manifestant ainsi leur solidarité avec les conseillers, considérant leurs luttes comme un combat pour l’avenir de leur province.
À l’issue du sit-in, malgré l’absence de dialogue avec les autorités, les conseillers communaux ont exprimé leur détermination à poursuivre leur lutte pour la reconnaissance de leurs droits. Ils ont convenu de se retrouver prochainement pour discuter des prochaines étapes de leur action, affirmant que leur lutte ne fait que commencer.
« Nous ne resterons pas silencieux face à l’indifférence. Si le gouvernement ne veut pas dialoguer, nous chercherons d’autres moyens pour nous faire entendre », a annoncé un des leaders du mouvement.
Cette situation soulève des questions cruciales sur la gouvernance locale et l’implication du gouvernement provincial dans le respect des droits des élus. Les conseillers du Kasaï-Central demandent désormais un véritable engagement des autorités pour établir un cadre de dialogue constructif, qui leur permettra de remplir leurs missions au bénéfice de leurs concitoyens.
D. Ng. à Kananga ✍️