Face à l’escalade des tensions dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), un sommet extraordinaire de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) est annoncé dans les 48 prochaines heures.
Cette réunion vise à débattre de la situation sécuritaire préoccupante et à proposer des solutions durables pour ramener la paix dans cette région.
Le président kényan William Ruto, qui assure actuellement la présidence tournante de l’EAC, a annoncé dimanche cette initiative majeure en consultation avec les chefs d’État de la région. Il a salué la confirmation de participation des présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame, malgré les tensions persistantes entre leurs pays.
« Nous allons organiser un sommet extraordinaire de l’EAC pour délibérer sur cette crise et tracer une voie à suivre », a déclaré M. Ruto, insistant sur l’urgence d’une solution concertée.
Pendant ce temps, la ville de Goma, située à l’est de la RDC et frontalière avec le Rwanda, vit des heures d’extrême tension. D’intenses rafales de tirs ont été entendues dimanche soir, accentuant le climat d’insécurité.
Il faut signaler que des soldats du mouvement rebelle M23 ont été signalés dans certains quartiers de Goma, aggravant l’angoisse des habitants.
Ce groupe armé, qui a intensifié ses offensives ces dernières semaines, pose une menace directe à cette ville stratégique.
La population vit dans l’incertitude et sous la menace permanente des incursions du M23.
Lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies, Kinshasa a accusé Kigali de lui avoir « déclaré la guerre » en soutenant militairement le M23. António Guterres, secrétaire général de l’ONU, a fermement exhorté les Forces rwandaises de défense à cesser tout appui au groupe rebelle et à se retirer du territoire congolais.
Des puissances occidentales, notamment la France, les États-Unis et le Royaume-Uni, ont également condamné les actions du Rwanda lors de cette réunion, appelant à un cessez-le-feu immédiat et à une désescalade des tensions.
Les relations tendues entre Kinshasa et Kigali sont exacerbées par l’échec des récents efforts de médiation sous l’égide de l’Angola et du Kenya. Malgré plusieurs cessez-le-feu conclus dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi, les violations répétées ont miné la crédibilité de ces accords.
En décembre dernier, une rencontre entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame, prévue dans le cadre de ces négociations, a été annulée faute d’un consensus sur les conditions d’un accord.
La tenue de ce sommet extraordinaire de l’EAC est perçue comme une opportunité cruciale pour tenter de désamorcer la crise et relancer les discussions de paix. Les dirigeants régionaux devront définir des mesures concrètes pour mettre fin aux hostilités, renforcer la confiance entre la RDC et le Rwanda, et garantir la sécurité des populations de l’Est congolais.
Cependant, le chemin vers une paix durable reste semé d’embûches dans un contexte où la méfiance mutuelle et les intérêts divergents continuent de dominer les relations entre les acteurs concernés.
Bahati Amuli Faustin ✍️

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