16 janvier 2001 : M’Zee Kabila assassiné…Joseph Kabila « intronisé par Mwenze Kongolo » prend le pouvoir (Récit du Grec Stavros Papaioannou)

16 janvier 2001 – 16 janvier 2025. Voilà 24 ans depuis que Laurent-Désiré Kabila, Président de la République en fonction, a été assassiné dans ses bureaux. Mort brusque et brutal qui a conduit à l’élévation de Joseph Kabila, son fils biologique, à la magistrature suprême. Mais comment a-t-on arrivé là ? Qui ont joué le rôle clé pour que ce jeune homme, d’à peine 29 ans, accède au pouvoir et devient le 4è Président de l’ex-Zaïre? Le Grec Stavros Papaioannou, alors Directeur Général de la compagnie aérienne Hewa Bora, livre sa version des faits. Témoignages.

« J’ai toujours soutenu que l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila n’était ni l’œuvre de Paul Kagame, ni encore moins, celle de Joseph Kabila.

Des jeunes, nés après l’an 2001 ou encore dans les bras de leurs mères à cette époque, sans aucun effort pour rechercher la vérité, s’évertuent à propager des théories farfelues, cherchant à accuser des innocents d’un crime dont ils ne sont en rien coupables.

Je vous avais décrit comment j’avais été sollicité pour délivrer un message d’importance à Mwenze Kongolo.

Mon récit, souvenez-vous, s’interrompit cette nuit-là à Ndjili, lorsque Mwenze Kongolo, à l’arrivée du B737 immatriculé 9Q-CKZ, monta à bord de l’appareil et tenta, pendant près d’une heure, de persuader Joseph Kabila qui venait de Lubumbashi, d’accepter la présidence.

À ce moment critique, Joseph Kabila n’avait toujours pas donné son consentement, et ils décidèrent de rejoindre les autres membres du gouvernement, de l’ANR et du CNS, réunis en assemblée, afin de s’entendre sur le choix du nouveau président.

Rien n’était joué !

La situation était à la fois grotesque et délicate, et vous allez bientôt comprendre pourquoi.

Plusieurs prétendants au « trône » se faisaient face, et permettez-moi de vous les présenter.

L’imprévisible Kabundji, ministre de l’Intérieur, revendiquait cette fonction en raison de son lien de parenté avec LDK, ainsi que pour d’autres raisons, certes moins significatives.

Kapend, le colonel proche de LDK, impliqué d’une certaine façon, dans cet assassinat, se sentit trahi à son tour, car l’argent destiné à « acheter » la loyauté des généraux avait été détourné par son associé, le Libanais Bilal.

Le voleur volé ! ( ce qui coûta cher à des Libanais innocents)

Enfin, le troisième groupe, moins connu, constitué notamment de Didier Mumengi en tête, estimait qu’il était le plus approprié pour une gestion éventuellement collégiale, se présentant comme le plus modéré, et apprécié des ambassades occidentales, ce qui n’était pas tout à fait inexact.

Le débat était tumultueux, houleux, et c’est dans cette atmosphère électrique que Mwenze Kongolo et Joseph Kabila firent leur entrée.

C’est ici que tout se décida, avec une rapidité stupéfiante.

Tout alla très vite !

Mwenze Kongolo, se précipitant dans la salle pour rejoindre l’assemblée, laissa Joseph Kabila à une dizaine de mètres derrière lui, et, à peine Joseph Kabila entré, s’écria : « Messieurs, levez-vous, je vous présente le Président de la République ! »

Cette proclamation résonna comme un verdict, mettant fin instantanément à tous les débats, prenant Joseph Kabila au dépourvu, lui qui n’avait pas encore donné son accord !

Joseph Kabila entra donc et tous applaudirent : les débats cessèrent !

Ainsi, Mwenze Kongolo parvint à unir tout le monde, malgré eux.

J’espère donc que vous écarterez désormais de vos esprits, ces versions fantaisistes qui ne rendent aucunement justice à la vérité historique.

La Rdc a besoin de connaître la vérité pour transmettre son Histoire à ses enfants.

Personnellement, j’ai toujours été impressionné par le silence stoïque de Joseph Kabila et de sa famille face à ces mensonges à leur égard.

Joseph Kabila a prouvé cette nuit-là, qu’il était un grand.

Retenez ceci : Joseph Kabila n’est pas simplement un « taiseux » mais plutôt un « stoïcien » et nous le verrons dans d’autres récits ».

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